La sexualité humaine dans sa définition: C’est un mode de communication ludique dont on tire des récompenses. 

Les récompenses (aliments, eau, sexe, amour, musique...) sont nécessaires à la survie de l’espèce. Le plaisir qu’elles procurent induit un « renforcement positif » cérébral qui nous incite à les rechercher à nouveau.

        Quatre circuits cérébraux  (récompense, motivation, mémoire et contrôle inhibiteur) sont alors activés et se contrôlent mutuellement. 

         Ces mêmes circuits se désynchronisent dans les phénomènes addictifs avec hyperstimulation des 2 circuits récompense et mémoire, 

          entretenant l’hyper-consommation sans contrôle. 

 

alors : addiction ou perversion ? 

 

Le sexe, serait-il  une drogue comme une autre ?

  Pour beaucoup, l’évocation d’une pathologie est considérée comme une mauvaise excuse, une manière de vouloir échapper à sa responsabilité. C’est une façon de dire « je ne suis pas mauvais, je suis malade »,il est rappelé par beaucoup que la notion d’addiction à la sexualité était controversée chez les spécialistes.

 Dans leur livre "Tous addicts, et après", les docteurs William Lowenstein et Laurent Karila reviennent sur l’addiction au sexe.

Ils rappellent que le docteur Patrick Carnes a été en 1991 « l’un des premiers à élaborer une liste de dix critères de l’addiction sexuelle », parmi lesquels la « présence de comportements sexuels non contrôlés », « l’incapacité de stopper le comportement sexuel problématique » ou encore la « recherche incessante de conduites sexuelles à risque »...

Pour les deux praticiens comme pour d’autres spécialistes, il semble que l’existence d’une addiction à la sexualité ne peut pas être exclue.

D’abord parce qu’on identifie chez certains patients les mêmes symptômes que face à des addictions à d’autres "substances". Ensuite, observe Marthylle Lagadec, psychiatre, : « On retrouve dans le cerveau les mêmes marqueurs neurobiologiques que pour d’autres addictions, comme aux jeux d’argent, à l’alcool ou aux drogues ».

 

il y a des profils très différents

Cependant, qui dit addiction à la sexualité, ne dit pas dans la très grande majorité des cas délinquance ou prédation sexuelle.

Les deux profils apparaissent très différents remarque l’ensemble des spécialistes. « L’addict est dans l’autodestruction, il souffre, ressent un mal-être profond et un dégoût de soi. Ces malades sont dans une lutte et tentent de se soigner par la thérapie.

Les pervers sont des prédateurs qui jouissent du mal qu’ils peuvent faire à l’autre, n’ont pas de culpabilité et ne sont pas demandeur de solutions thérapeutiques » distingue ainsi le docteur F-X Poudat qui a mis en place des groupes de « restructuration cognitive » dédiés à l’addiction sexuelle au CHU de Nantes.

« Les agresseurs sexuels ne sont pas des sex addicts. Cela fait partie des perversions sexuelles, c’est une autre maladie » constatait de la même manière Laurent Karila en 2011 au moment de l’affaire Strauss-Kahn.

Néanmoins, la frontière peut être ténue. De la même manière en effet que la sensation de manque peut pousser certains "addicts" à enfreindre la loi, l’addict au sexe pourrait avoir tendance à utiliser l’autre comme un objet pour assouvir sa dépendance. 

le Pouvoir

Ainsi, faut-il plus certainement voir dans une personnalité comme celle d’Harvey Weinstein, celle d’un prédateur sexuel. 

Le fait que l’on trouve ce profil parmi les hommes de pouvoir n’est pas surprenant. « Il n’y a pas de pervers qui soit bête. Ce sont des hommes qui sont souvent très intelligents et de ce fait, ils vont arriver à des postes qui vont leur permettre d’exercer cette perversion. Ils ont gravi les échelons pour avoir cette position de pouvoir et satisfaire ce qu’en l’absence de cette toute puissance, ils n’auraient pas réussi à faire » analysent des spécialistes comme  le dr William Loweinstein.

Dès lors, l’évocation d’une addiction à la sexualité doit-elle plus certainement être perçue comme une stratégie. « Cette affaire est en réalité un grand classique : il s’agit d’un homme qui jouit d’une position dominante, qui peut faire et défaire des carrières, et qui abuse de cette situation, il transforme son pouvoir sur l’autre en consommation sexuelle » observe le psychiatre Daniel Zagury.

L’addiction sexuelle existe donc bel et bien…

Les comportements sexuels excessifs concernent 2 à 6 % des français.

Le ratio hommes/femme tourne autour de 5 pour 1.

L’addiction sexuelle proprement dite se caractérise par une envie irrépressible (ou « craving ») d’activités sexuelles répétées (et secrètes…) malgré les conséquences physiques ou émotionnelles.

Elle altère significativement la vie personnelle et sociale du patient par la fréquence et/ou l’intensité des comportements sexuels compulsifs et entraine toujours honte et culpabilité.

Elle n’est pas due aux effets physiologiques directs d’une substance exogène et s’associe dans tous les cas à une perte de contrôle de ses fantasmes, envies ou activités sexuelles et à une perte de temps significative pour les satisfaire ou les planifier.

c'est une pathologie véritable faisant l’objet de publications scientifiques et de recherche clinique, l’addiction sexuelle doit être prise en charge de façon codifiée.

Les formes cliniques en sont multiples : masturbation et relations sexuelles bien sûr, mais aussi Internet, pornographie, cyber- (webcam) et phone sexe, clubs/saunas/backrooms ou, plus simplement, séduction compulsive, sites de rencontre, réseaux sociaux... Les usages de produits en contexte sexuel (chemsex, slam, …) sont des pratiques plus récentes.

il existe un outil P.E.A.C.C.E. qui permet de détecter l’addiction sexuelle, puis une évaluation clinique complète est réalisée.

L’approche thérapeutique passe par une thérapie cognitive et comportementale (TCC) souvent associée à des antidépresseurs. Il conviendra dans tous les cas de guider le patient vers une réduction des risques associés à ses comportements (IST…) et l’aider à acquérir un nouveau répertoire social. 

tout ceci peut se détecter et on peut s'interroger si l'on remarque des faits précis . que ce soient addicts ou perversions il y a besoin d'en parler !